Par Youssef O.
En ce 8 mars, journée consacrée aux femmes du monde entier, je sors de ma retraite pour délivrer un message qui me tient particulièrement à cœur.
Le 8 mars de chaque année est célébrée la Journée internationale des femmes ou plutôt la Journée internationale des droits des femmes, appellation qui emporte ma préférence. Mais quel est le sens réel de cette journée? Il me semble y avoir une malheureuse et dommageable méprise quant à la réponse à cette interrogation.
Le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes a fini de nos jours par être assimilé à une fête, la fête des femmes. Il n’est pas rare qu’on leur offre des présents en cette journée ou même que ce soient elles qui le demandent ou l’exigent. Cela est bien beau, mais il me semble qu’il ne s’agit pas là de l’objectif de l’événement que nous célébrons en ce jour.
La Journée internationale des droits des femmes est un moment, une occasion, une opportunité de rappeler à quel point les discriminations et inégalités entre hommes et femmes sont encore tenaces dans ce monde. C’est une journée de revendications, de lutte en faveur d’une meilleure protection des droits des femmes et de l’amélioration de leur condition. C’est une journée de combat et non une fête.
C’est la journée où il faut dire et dénoncer tout haut ce que vivent les femmes tout bas sans dire mot : violences conjugales, mutilations génitales, exploitations, inégalités salariales et j’en passe.
En ce jour, chacun à son petit niveau devrait poser une action aussi minime soit-elle en vue de l’amélioration de la condition féminine et de la promotion de la femme. Ce sont ces actions minimes couplées les unes aux autres qui nous permettront de gagner tous ensemble la bataille pour le respect des droits des femmes.
Alors en ce 8 mars 2017, j’aimerais dire :
> A vous chers femmes, réveillez-vous, levez-vous et menez la bataille pour votre émancipation et votre autonomisation réelles. La Journée internationale des droits des femmes est née des luttes féministes menées sur les continents européen et américain au XXème siècle. Perpétuez le combat de ces pionnières, battez-vous pour faire reconnaître et respecter vos droits.
Il ne sert à rien de vous congratuler, de vous souhaiter « bonne fête« , d’exiger et de recevoir des cadeaux en ce 8 mars pendant qu’à côté votre voisine se fait battre par son mari ou harceler par son patron sans que vous ne leviez le petit doigt. Encore une fois, le 8 mars n’est pas une fête mais une journée de lutte.
> A vous chers hommes, réveillons-nous, levons-nous et menons la bataille aux côtés des femmes pour leur émancipation et leur autonomisation réelles. Il ne sert à rien de faire de beaux discours, de composer et de balancer de beaux messages pour souhaiter « bonne fête de la femme » à toutes les femmes de notre répertoire, de leur offrir des fleurs, pour contribuer dans la seconde d’après par notre comportement à creuser encore plus le fossé des inégalités homme-femme ou pis, de rester silencieux devant un homme qui bat sa femme. Par pitié, « acta non verba »!
Pour terminer, je nous invite tous à méditer sur ces paroles du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres :
« En cette Journée internationale de la femme, nous devons nous engager à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour en finir avec les préjugés éculés, encourager la mobilisation et le militantisme et promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. »
Excellente Journée internationale des droits des femmes à toutes les femmes du monde.